Samedi 17 juin 09:00 - Dimanche 17 septembre 18:00

Cet été, le Centre des monuments nationaux  accueille l’exposition « Étendards » à la place forte de Mont-Dauphin

Le Centre des monuments nationaux et l’Association des Amis du Musée Muséum des Hautes-Alpes s’associent pour la première fois dans le cadre de l’exposition d’art contemporain « Étendards ». Elle sera proposée au public du 17 juin au 17 septembre 2017 dans la salle haute de l’arsenal de la place forte de Mont-Dauphin.

Référence au nom de l’insigne des régiments, l’étendard est avant tout une invention graphique autour d’un sujet militaire.

Le projet artistique « Étendards » a vu le jour en 2014. L’association avait choisi de permettre à chaque artiste du collectif de s’exprimer sur une surface définie, avec son propre vocabulaire, en s’inspirant de l’objet « étendard » et d’un poème de Michel Butor, Étendards Étendoirs.

Ces artistes d’origines, de mouvements, de formations et de métiers différents ont tous adhéré au projet et la première exposition a eu lieu au Château de Tallard (Hautes-Alpes) en 2014.

Cette collection ouverte s’est enrichie peu à peu de nouveaux étendards avec deux autres sources d’inspiration : un poème de Michel Deguy, Le Pommier, ainsi que le personnage historique de Lesdiguières (1543-1626, militaire français) célébré pendant toute l’année 2017.

La place forte de Mont-Dauphin, conçue par Vauban en 1693 pour protéger le royaume de France des intrusions du duc de Savoie, a été inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des fortifications de Vauban en 2008.

L’Association des Amis du Musée Muséum des Hautes-Alpes ont pensé à ce site majeur du patrimoine départemental pour accueillir l’exposition « Étendards ». Isabelle Fouilloy-Jullien, administrateur de la place forte de Mont-Dauphin, l’a programmé pour l’été 2017 afin d’ancrer le monument dans le territoire et de l’ouvrir à de nouveaux publics.

 

ÉTENDARDS, ÉTENDOIRS

Pour sécher la boue de nos bottes

Le sang de nos risques et rixes

La sueur coulant le long du dos

La salive de nos fureurs

 

L’urine après nos beuveries

L’encre des empreintes et sigles

La pluie qui tombe du plafond

Les larmes de cendre et de suie

Michel Butor

 

LE POMMIER

J'ai attendu, comme un amant aux champs prend rendez-vous sous le pommier rigide, et dans l'herbe qui jaunit attend tout l'après-midi sous des tonnes de nuages.
L'amante ne vient pas.

Ce qui est rien, peut-il être cerné — margelle des poignets tordus, tresse des yeux de plusieurs en rond, spirale des croassements qui défoncent; anneau de voix; mon mal,
mon mal, transcendance qui irrompt, jetant à terre ici le fourbu geignant de cette déposition,
Ulysse rustique (il chasse les poules ataxiques) aux yeux charnus, du vent plein la face, l'évanoui qui ne cesse « où suis-je? ». Mémoire du don des choses prudentes qui tâtonnent sur la mince couche de glace du monde.

Sous un pommier charmant, étendu mais trop bavard pour le poème (pourtant la marée grimpe dans les branches basses cherchant un nid dans l'abri vert), est-ce notre lot de ne plus avoir à songer que des conflits d'hommes?

Michel Deguy

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